Échapper à la routine – Les aventures à vélo des professionnels

Le bikepacking est ainsi considéré comme un véritable classique de l’aventure et jouit d’une grande popularité à tous les niveaux. Il suffit d’embarquer le nécessaire et de grimper sur son vélo pour voyager d’un point A à un point B. Que ce soit une promenade tranquille le long d’une rivière avec des amis ou une randonnée en solo à flanc de montagne, chacun peut y trouver son compte. Patrick Gamper a spontanément opté pour cette dernière solution en 2020 lors de l’interruption de la saison liée à la pandémie. Vivant dans les Alpes, il a choisi de passer cinq jours dans les Dolomites. Il y a passé toutes ses nuits sur le col, et non dans la vallée. Et lorsque la recherche de nourriture et d’eau gouverne la journée, tous les autres problèmes deviennent alors relatifs. À peu près au même moment, Felix Großschartner s’adonnait à un entraînement de 280 km, simplement pour le plaisir et à l’opposé de la logique dictée par n’importe quel programme d’entraînement. Débrancher le cerveau, rencontrer de nouvelles personnes, profiter de la nature : voilà ce qui plaît à Felix lors de ses longues randonnées. Marco Haller a également pu oublier son quotidien lorsqu’il a gravi les montagnes de Carinthie, sa région natale, sur son VTT.

L’inattendu est souvent au rendez-vous

Cette maxime est aussi valable pour les aventures à vélo : elles ne peuvent être planifiées que dans une certaine mesure. Une erreur d’itinéraire, une panne ou une route bloquée, et une séance d’entraînement informelle se transforme en heures supplémentaires éprouvantes. Tous les professionnels en savent quelque chose et l’Irlandais Sam Bennett ne déroge pas à la règle. Alors que la nuit tomba lors d’un entraînement à Tenerife, il dut se servir de sa lampe de poche et appeler un taxi, qu’il ne put payer qu’une fois arrivé à l’hôtel avec l’aide de sa femme. Mais bienheureux soit celui qui progresse sur des routes stables. Alors qu’ils se trouvaient à proximité de Valence, Lukas Pöstlberger et Patrick Konrad durent gravir deux côtes supplémentaires lorsque la route s’arrêta brusquement. Leur sortie s’est alors transformée en une randonnée en chaussures de vélo de course, mais les deux coéquipiers de longue date préfèrent aujourd’hui en rire. Emanuel Buchmann a connu une mésaventure similaire. En effet, lors d’un entraînement en altitude, il lui a fallu parcourir 5 km en montagne sur du gravier, alors même que la voiture accompagnatrice ne pouvait presque plus avancer. Mais, en tant qu’équipe, il est possible de surmonter ce genre de choses et d’en tirer les meilleures histoires, pour une source inédite de divertissement.

Tous les rêves sont permis

Alors que de nombreux sportifs amateurs rêvent de courses spéciales ouvertes à tous, les destinations de rêve des professionnels permettent plus de liberté lors de la conception de l’itinéraire. Les jeunes de la « Band of Brothers » ont chacun des idées bien différentes pour l’après-carrière, lorsque le volume de chaque sortie n’est plus dicté par un plan d’entraînement. Nils Politt souhaiterait partir à l’aventure sur un vélo à travers l’Allemagne. Max Schachmann préfère quant à lui partir pour d’autres pays afin de découvrir de nouveaux paysages et de nouvelles personnes, loin des flux touristiques. Frederik Wandahl aspire à quitter l’Europe afin d’explorer l’Afrique, l’Asie ou les États-Unis. Beaucoup ont débuté très tôt leur aventure à vélo, avant même de commencer leur carrière. À environ 8 ans, Luis Lührs, par exemple, partit avec sa mère et son grand-frère Leslie (désormais membre de l’équipe Lotto-Kern-Haus) lors d’une escapade de trois jours entre Munich et le Sud-Tyrol. Matthew Valls traversa l’Angleterre d’une côte à l’autre avec son père. Jonas Koch, quant à lui, enfourcha son VTT un hiver et, accompagné d’un ami, parcourut la Forêt-Noire. Ces escapades nocturnes planifiées vinrent mettre un peu de piment dans cette aventure. Dès son enfance, le Néerlandais Wilco Kelderman partait déjà en randonnée à vélo avec sa famille à travers l’Autriche, mais ne comprenait alors pas l’engouement pour le cyclisme, jusqu’à trouver cela plutôt ennuyant. Heureusement pour BORA – hansgrohe, il a depuis changé d’avis !